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17 février 2016

Aménophis IV. Akhenaton : L’Hérétique XVIIIème dynastie De - 1364 à-1347 Ou un seul pharaon pour plusieurs dynasties

L’incroyable aventure d’Aménophis IV et de son épouse, Néfertiti.
Étaient-ils les précurseurs inspirés des grandes religions monothéistes, d’habiles
politiques sans scrupule ou bien de pauvres fous emportés dans un délire mystique amplifié par la toute puissance pharaonique ?

Portrait d’Akhenaton

Un étrange physique : une étrange vie

Homme remarquable, il est le fils Aménophis III et de Tiyi. Il est un bon père, un honnête homme. Il sacrifia tous ses principes. Sa vie hélas montra à quel point ses principes étaient impraticables à son époque.
 Romantique, isolé dans un monde trop dur ; de taille moyenne aux formes arrondies, efféminé dans un corps d’androgyne avec des seins proéminents, les hanches trop larges, les cuisses trop galbées ont un aspect équivoque et maladif.

Sa tête est aussi singulière que son corps ; tête ovale, très doux, les plis des yeux un peu oblique, un nez fin, la saillie d’une lèvre inférieure proéminente, le crâne arrondi et fuyant ; elle se penche comme si le cou était trop faible pour la supporter ‘entre le    mystique idéaliste et le malade mental, où se situe la frontière ? A se  demander s’il  n’était pas une femme déguisait en homme ou s’il n’était pas esclave d’une tare physique’?


Durant son règne, le pays va connaître une étrange aventure. Il deviendra Akhenaton lors de sa quatrième année de son règne.
Le pharaon lui pensait qu’il y avait qu’un seul Dieu, en l’occurrence celui du soleil, donc Amon. Il proclame son attachement au Dieu Aton, et instaure une véritable réforme religieuse basée sur le monothéisme.


La ‘politique’ étant inséparable de la religion, c’est la destinée même du pays qui s’en trouvera modifiée. Le pharaon veut une capitale qu’il créé de toute pièce, il tente  d’organiser une société différente ; mais il ne vécut pas suffisamment longtemps pour lui donner l’impulsion suffisante au changement durable.

Une religion unique : L’Atonisme


 L’Atonisme n’est pas une création d’Aménophis IV, cette vision du monde, qui apparaît dès le règne de son grand-père Thoutmosis IV.
 Poursuivant son projet d’une royauté Atonienne, il prend une décision radicale : il se fait appeler ‘Akhenaten’, il décide de créer une nouvelle ville ; une ville entièrement consacrée au nouveau culte. Au milieu de son règne, des différents éclatèrent. Troubles qui conduisent à l’absurde : sur tous les monuments d’Égypte, le nom, l’image d’Amon sont martelés.

Aménophis IV n’était pas destiné au trône, mais il avait le sens de l’organisation, il avait l’énergie, il était soucieux de ses intérêts.
Pour financer son nouveau culte, il créa de nouveaux impôts. Il est un curieux monothéiste, car il ne détruit pas les temples des autres dieux, mais il les énumère sur les murs du nouveau temple pour les appeler à contribuer aux célébrations atonnienne et le  roi ne s’oublie pas dans ce système.  Après dix-sept années de règne, à la mort du roi, la nouvelle ville sera abandonnée.

 Thèbes n’existe plus
Ou la frontière du soleil


La capitale Thèbes n’est plus qu’un carcan dont il désire s’évader ; sa décision est prise : fonder une nouvelle cité à la gloire de Aton. Il est indispensable que le nouveau dieu d’état bénéficie d’un site totalement neuf, pur de toute influence du passée.
Le site choisi lors de sa sixième année se nomme Hermopolis, à mi-chemin entre Memphis et Thèbes, sur la rive droite du Nil.

Sur son char d’or, il se rendit sur l’emplacement de la cité future en compagnie de dignitaires, puis il passa la nuit sous sa tente. Il reprit son char, s’élança vers le nord afin de fixer les limites de la nouvelle cité, lorsque les rayons du soleil brillèrent sur lui il s’arrêta. Ainsi, Aton en personne lui indiquait le terme de sa cité ; puis il prit la    direction du sud. Il jura que lui, et son épouse ne dépasseraient les stèle frontières, pas plus que les autres, de ne plus quitter la nouvelle capitale. Il tiendra son serment.

Terrain propice à l’agriculture ; assurer le ravitaillement immédiat des habitants, la superficie de la cité du soleil est délimitée par les bornes frontières ; tout le périmètre appartient donc à Aton  ; c’est sa terre, l’endroit où il s’incarne. Dans un grand discours adressé à ses courtisans, à ses soldats, à ses  fidèles, le roi explique qu’Aton a souhaité se fixer dans cette cité. C’est le dieu lui-même qui a choisi ce site, même si il meurt dans une autre ville d’Égypte.

Contre la tradition
Ou la rupture d’un pharaon et d’une reine


Le pharaon ne rencontrera pas non plus l’adhésion populaire qui seule est capable de donner une nouvelle religion assise, et solide car de plus, le pharaon, fit supprimer le nom d’Amon.

Les vieux temples furent fermés, le pharaon s’installa avec son épouse du nom de  Néfertiti dans un palais nouveau, car le pharaon était contre tout ce qui était ancien et pour toutes les idées nouvelles, il fit décorer les murs de son palais selon un monde artistique nouveau qui remplaça la sévérité, la  rigidité et la solennité traditionnelles par des formes naturelles et souples.

Mais cela ne plaisait pas au peuple qui voulait voir ce à quoi ils étaient habitués depuis des siècles, aussitôt après la mort du monarque, le peuple revint aux coutumes, et au style de l’ancien temps qui perdurèrent jusqu’à la fin de l’empire égyptien.
 
Néfertiti était marié au monarque depuis l’âge de 15 ans, elle lui donna six filles, et  aucun garçon ; le couple royal finit par se séparer deux ans avant la mort du roi.

Akhenaton est seul, il est privé de Néfertiti. La disparition de son épouse avec laquelle il avait tout bâti, tout espéré, fut sans doute une épreuve insurmontable pour cet homme hypersensible.
Le centre de la réforme religieuse, le couple royal était le chef de l’équilibre du règne ; Néfertiti disparue, le roi se sentit brisé.

Un empire qui se démantèlera

L’un des faits majeurs de l’empire en déclin est la suppression des cultes Osiriens. Le pharaon commit la faute lourde de conséquence ; car le peuple  était donc très attaché à cette religion Osirienne d’espérance en l’au-delà, de justice  divine  s’appliquant aux riches comme aux pauvres.
 Osiris est l’opposé d’Aton ; il est le principe des ténèbres face au principe de la lumière. Changer de capitale, promouvoir une nouvelle religion étaient des tâches d’une ampleur considérable qui occultèrent quelque peu les devoirs du pharaon.
 Aussi, il adopte une attitude pacifique ; il détestait la guerre, les conflits, il préféra continuer la  politique de l’échange des cadeaux croyant que le prestige de l’Égypte suffirait à préserve l’équilibre au Proche-Orient. Il semble que le roi avait fait  confiance en ses ambassadeurs qui prirent en charge la politique étrangère, songeant plus à leur bénéfice personnel qu’à celui de l’état.

L’empire fondé par Thoutmosis III se désagrège très rapidement à cause de la montée de la  puissance des Hittites.
Un à un les vassaux du pharaon sont soudoyés ou menacés, ils se détournent du pays, pire : ceux qui restent fidèles ne reçoivent aucune assistance d’Akhenaton malgré leurs appels au secours. Puisque le pharaon reste passif, la révolte contre son pouvoir s’amplifie.

Les ports de Phénicie lui échappent ; pas de réactions militaire de sa part, la Mitanni qui est l’allié des égyptiens disparaît de la carte qui est écrasé par les Assyriens et les Hittites. Les Bédouins envahissent la Palestine ; ils s’emparent de Megiddo, de Jérusalem, et partout les Hittites ou leurs alliés s’imposent, ils finissent par remplacer l’Égypte.

Akhenaton ; un visionnaire trompé
 Le pharaon n’intervint pas, car les rapports qui lui furent adressé étaient incomplets, tronqués, voir mensongers. Aton devient pour les égyptiens le symbole de l’affaiblissement de leur pays, c’est sans doute à partir de cette douloureuse constatation qui s’accompagna probablement de troubles économiques que le pharaon devint hérétique. Le dieu qu’il avait choisi de privilégier dévirilisait son peuple, et trahissait la vocation militaire des grands pharaons de la XVIIIème dynastie.

 Conséquence et fin proche d’Akhenaton
C’est un mystère complet ; de nombreuses théories invérifiables ont été émises.
Peut-être que le pharaon s’est-il enfermé dans une sorte de torpeur, incapable de contrôler les événements ;  peut-être a-t-il sombré dans une folie en voyant son  empire s’effondrer ; peut-être a-t-il refusé de comprendre la  gravité de la situation ?

Comme le pharaon, et Néfertiti eurent des filles, conformément à la coutume, il dût prendre un corégent pour lui apprendre à gouverner. Ce fut son gendre qui épousa  l’une de ses filles. Le corégent se nomma Semenkhakrê, son attitude apparaît équivoque.

Certains pensèrent que Semenkhakrê abandonnerait la doctrine d’Aton, qu’il quitterait la nouvelle cité pour revenir à Thèbes. Mais on sait qu’il éleva une tombe en l’honneur d’Amon ; il avait pourtant toute la confiance d’Akhenaton. Semenkhakrê régna  seulement une année.

La politique extérieure du pharaon fut catastrophique. Les premiers pharaons de la XVIIIème dynastie avaient eux compris que le pacifisme conduirait le pays à la  déchéance, car les peuples d’Asie ne songeaient qu’à la guerre, et aux conquêtes.

Avec le règne d’Akhenaton, le grand empire commençait à s’effondrer, il ne reste que l’aventure spirituelle du pharaon qui fut d’une exceptionnelle intensité, loin d’être un rêveur perdu dans les nuages mystiques, il se comporta en authentique pharaon, en  bâtissant la cité du soleil : il se conforma au premier devoir des rois qui est celui d’offrir un sanctuaire aux Dieux.

Un jeune prince du nom de Toutankhaton fut alors proclamé pharaon. Il est un autre gendre de l’une de ses autres filles.











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