La date du voyage du navigateur n’est pas indiquée, mais on peut estimer qu’il se place au temps d’Alexandre le Grand ou un peu plus tard. Son voyage célèbre vers les pays du nord eut lieu vers -320 ; mais on ignore s’il s’agit d’une expédition dirigée par lui ou bien s’il participait simplement à un voyage d’ordre commercial.
Les sources principales dont nous disposons sont des citations de Polybe et de Pline. C’est un contemporain d’Alexandre le Grand et Aristote qui sont les premiers à avoir cité Pythéas.
Il fût un homme pauvre. Partant de Marseille sur son bateau l’Artémis, il fut le premier à trouver la vraie cause des marées ; le premier humain à en expliquer le phénomène par l’influence de la lune. Se fondant sur son expérience personnelle, il évalue la distance entre Gadés (Cadix) et le cap Saint Vincent.
A partir de ce dernier, il longea la côte d’Espagne, celle de la France jusqu’à la Bretagne et l’île d’Uxisama (Ouessant). De là, il alla visiter les mines d’étain des Cornouailles et il sera le premier
faisant mention de la Grande Bretagne. Il parla de cette île comme une île triangulaire. Il découvrit l’Angleterre et l’Islande.
Pythéas fait le tour de l’île et la plus étendue des deux îles prend le nom de Bretagne, puis plus tard on dira Bretons.
Au dire de Pline, Pythéas parla de grande quantité d’ambre que l’on trouve là bas. Les vagues en projetaient sur le rivage d’une île nommée Abalon où on l’employait pour faire du feu et dont on en faisait aussi du commerce avec les Teutons.
A Pythéas est attribuée la découverte d’un phénomène remarquable, il s’agit d’un mélange de « terre, de mer et d’air » au large de l’Angleterre ; élément qui ne peut-être parcouru ni à pieds, ni en bateau. On pense qu’il avait voulu définir des bancs de méduses qui errent dans la mer du nord, d’autres pensent à des banquises.
Pythéas une imposture ?
Dans son concert cacophonique où plusieurs pays qui par la voix de leurs historiens revendiquent chacun les mêmes honneurs, la même priorité pour la même découverte. Nul ne se singularise par la tempérance, encore moins par le souci de l’objectivité et de la vérité.
Les quatre plus grands historiens et géographes Gréco-romains : Polybe, Pline, Strabon et Tacite avaient décerné aux Massaliotes un brevet.
Une expédition qui eût l’ambition d’explorer toute la façade atlantique et le nord de l’Europe suppose des moyens considérables, surtout pour l’époque : plusieurs navires suffisamment grands pour emporter des vivres pour plusieurs mois et suffisamment résistants pour affronter des conditions de navigations inconnues et certainement très dures, car les bateaux Grecs de l’époque adaptés à la navigation côtière en Méditerranée étaient inaptes à de longues croisières sur l’Atlantique. Qui aurait financé un programme si lourd ?
Pythéas était un simple particulier pauvre qui était incapable de financer une telle expédition. «Ce fût la cité Phocéenne qui prit en charge les frais de l’expédition» affirme les Messalistes.
Investissement Marseillais ?
· Les Massaliotes voulurent connaître la route Cassitérides où l’étain adonnait et celle de· l’ambre afin d’échapper au monopole Carthaginois. Mais depuis la plus haute antiquité,
· l’étain était acheminé depuis les Cassitérides des Cornouailles Britanniques par la voie terrestre.
· Les habitants des Cornouailles modelaient leur étain en osselets qu’ils transportaient dans une île qui se trouve tout contre le rivage Britannique qui se nomme Ictis (actuelle île de Wight).
· Le passage de l’île en marée basse étant à sec, c’est donc là que les marchands étrangers · venaient faire leurs achats et de là que se transportaient cet étain en Gaule ; transporté à dos de cheval en trente jours environ jusqu’à l’embouchure du Rhône.
Ou de simples emprunts !
A cette époque, personne ne pouvait s’aventurer au-delà de Mastia (Carthagène). Sur le détroit, les Carthaginois disposaient d’au moins quatre bases de surveillance imparables, s’agissant d’un défilé marin de quinze kilomètres. Abyla (Ceuta) et Tingis (Tanger) qui se trouvent sur la rive opposée.
Pour les Puniques, ces bases étaient si sûres, que Abyla est choisie pour le refuge des galères de Carthage lors de la première guerre Punique contre Rome. Les bras de la mer en ces lieux sont si minces que l'on peut apercevoir clairement la côte d’en face.
Il était donc, pour Pythéas, impossible de passer inaperçu et même de passer tout court. Le courant médian contrarie la passage puisqu’il porte à l’est et les très dangereux courants latéraux de marées changent de sens plusieurs fois par jour ; portant à l’est avec le flot à l’ouest avec le jusant (marée descendante). Par nuit noire ou par temps bouché, prendre des risques ne pouvait le conduire qu’au suicide.
Il y a trop de facteurs contraires pour accepter la thèse d’un passage de Gibraltar ; quand bien même il aurait déjoué grâce à l’obscurité des milles pièges des Puniques et les éléments naturels dont il ignorait tout : comme des côtes et courants violents très complexes dans ces parages ;
Comment le navigateur pouvait-il connaître ces conditions de navigation le long des côte de Cadix puisqu’il s’en serait éloigné de cinq cent kilomètres pour éviter d’être repéré par les Puniques de Gadès ; comment n’aurait-il pas ressenti les effets si néfastes pour les superstructures des navires alors que de formidables tempêtes convulsionnent dans les océans en ces lieux ?
Un navigateur et une histoire !
Pythéas avait sans doute l’ambition de décrire le monde tel qu’il était à travers les sources les plus diverses et pour la région où l’on tire l’ambre, il se rapproche un peu plus de la réalité sans être précis ; cependant, il sait que la précieuse denrée vient du nord de l’Europe quelque part dans les pays barbares où l’océan rejette le succin ( l’ambre jaune) sur les plages d’une île nommée Baltia.
A cela rien de bien extraordinaire, le commerce de l’ambre se faisant depuis déjà plusieurs siècles par voie terrestre. Il serait donc si téméraire de supposer qu’après ces siècles de contacts et de communication, les Grecs de Massalia ou de Sicile aient réussi à obtenir de leurs fournisseurs
quelques renseignements sur la contrée d’origine de la marchandise ?
Pythéas avait collecté des notions et des observations scientifiques très justes, qu’il ne pouvait les avoir cumulé par le seul effet de son travail. Il n’avait pas accompli ces voyages, il avait donc dû compiler des documents d’origine phénico-Carthaginoise et des traditions antiques diverses ; les amalgamant pour bâtir ses récits de ‘découvertes’.
Néanmoins l’histoire retient que de retour sur Massalia, le navigateur reçut un accueil mitigé. Dans la cale de son bateau, il ramena de l’ambre et de l’étain ; néanmoins, la postérité lui en saura gré d’avoir attiré l’attention du monde !
Des commerçants avisés, des Massaliotes peu crédules
Il est absurde d’imaginer que des commerçants avisés aient soudain cherché à abandonner cette route sûre pour se lancer dans l’aventure dangereuse d’un trafic maritime de l’étain qui comportait non seulement les risques maritimes mais aussi le risque de lenteurs d’un immense détour ; l’Ibérie et le Gaule occidentale mais aussi le danger quasi certain d’un arraisonnement et d’une confiscation des navires et de leurs cargaisons.
Si réellement la cité phocéenne avait commandité une si ambitieuse et coûteuse expédition, le souvenir fameux s’en serait conservé parmi les habitants. Des explorations moins prestigieuses ont marqué les esprits à travers plusieurs millénaires d’histoires ; or nous avons vu que les Massaliotes étaient frappés d’une amnésie générale et totale sur le chapitre des «exploits» de leur compatriote ; et cela seulement quelques décennies après «l’événement».
Cette substance très prisée des Grecs ne présentait aucune sorte d’intérêt pour les Phéniciens et surtout des Carthaginois ; ils ne pouvaient donc en avoir le monopole commercial. En réalité, l’ambre gris ne se trouvait que sur certaine île de la côte baltique, il passait à travers la Germanie pour aboutir à Massalia ou à Rome.
Par conséquent, il n’y avait aucun motif sérieux là non plus de chercher une nouvelle voie de trafic ; surtout maritime. Les perturbations épisodiques du trafic terrestre dues à la turbulence de certaines tribus Celtiques étaient infiniment plus acceptables que les aléas d’une navigation aventureuse et beaucoup moins lointaine que celle menant aux Cassitérides (minerai de ce métal).
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