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9 mars 2016

Conséquence et fin proche de Sénèque Ou le sacrifice final est arrivé 65



Sénèque prend sa femme dans ses bras et en dépit de la force d’âme dont il fait preuve, il lui demande, la prie de modérer sa douleur, de ne pas s’y complaire à jamais, au contraire, en gardant sous les yeux sa vie, toute entière de vertu, de trouver au regret de son mari des consolations honorables. Elle au contraire, lui assure qu’elle est bien résolue à mourir, elle demande quelqu’un pour la frapper. 

Jacques Louis Davis _ Français _ La mort de Sénèque _ 1773


Sénèque ne voulant pas la priver de cette gloire et poussé par l’amour pour ne point l’abandonner lui dit «Je t’avais montré ce que la vie peut avoir de douceur, toi tu préfères la gloire de mourir ; je ne te priverai pas de donner un tel exemple. Que la fermeté dont témoigne une fin aussi  courageuse soit pareille de ta part et de la mienne, mais qu’il y ait plus d’éclat dans ton départ, à toi de cette vie !» après quoi, d’un seul coup, ils s’ouvrent les bras, Sénèque comme son corps, âgé et affaibli par la frugalité de son  régime, ne laissa couler son sang que très lentement, il s’ouvrit aussi les veines des jambes et  des jarrets ; épuisé par de souffrances terribles, et pour ne pas briser par ses propres douleurs le courage de sa femme, et de craindre qu’en voyant ses tourments qu’elle il ne finisse par    manquer de fermeté, il décide de se retirer dans une autre chambre.

Il fit appeler des secrétaires et leur dicta longuement ce qui a été publié dans les termes même dont il usa.

Sénèque ordonna qu’on tente de sauver Pauline son épouse ; aussitôt les soldats, les affranchis, les esclaves se précipitèrent sur elle, lui bandent les bras, tentent d’arrêter l’hémorragie ; pendant ce temps, Sénèque se vide de son sang lentement et pour lui l’attente de la mort lui semble interminable : il demande à son médecin de lui donner du poison pour hâter la venue, mais c’est en vain, qu’il boit la ciguë. Finalement, il se précipite maladroitement dans un bassin d’eau chaude, aspergeant les esclaves qui l’entourent il s’écris dignement «j’offre ce liquide en libation (offrande d’un liquide) à Jupiter libérateur de l’âme». Puis il est transporté dans une étuve dont la chaleur lui fit rendre son dernier souffle. Sénèque fut incinéré sans aucune cérémonie funèbre, ainsi qu’il l’avait expressément demandé.


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