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12 mars 2016

Les dernières satisfactions de Néron 66/67


Il voulu se produire en public, comme chanteur, sur la scène d’un vrai théâtre et non dans sa maison ou dans son jardin qui se montra à ses amis, où aux  Juvénales qu’il dédaignait car disait-il «le théâtre est trop petit pour une voix aussi belle que la mienne». Néron craignait les réactions du public qui était réputé difficile, et il choisit comme théâtre de ses débuts officiels, la ville grecque de Naples où, pensait-il, les spectateurs étaient plus fins connaisseurs que ceux de Rome, avec l’intention de continuer sa ‘carrière’ par une tournée dans les théâtres de l’Achaïe (en Grèce) et après y avoir obtenu les succès qu’il ne douta pas de remporter, il pourrait enfin se faire applaudir à Rome par ses concitoyens. Le succès bien sur fût total. Néron annonça qu’il irait sur les côtes adriatique porter tous son talent. «Il n’y a pas de théâtre là bas, mais des arènes» dit un légionnaire «s’il aime les combats, qu’il aille donc rejoindre nos légions qui se battent en Bretagne : il n’a jamais mis les pieds sur un champ de bataille».

Néron partit non avec une cohorte de légion, mais avec un cortège de musiciens, de joueurs de flûte d’applaudisseurs à gages, de maquilleurs, sans oublier son compagnon de débauche et de sa lyre. Le premier personnage de l’État se comportait comme un vulgaire saltimbanque.


 Mais Néron n’est pas un conquérant dans l’âme, mais principalement comme il se plaisait à le dire et à le croire, un chanteur, un artiste, et s’en est tenu avec prudence à ce point de vue : il n’a jamais tenté de déclencher une quelconque  aventure offensive en vue de conquérir aucun un territoire que ce soit, et le cas est assez rare dans l’histoire romaine.
               Les promesses de Néron
                Un canal sur Corinthe
                 Ou l’oracle de vie de Néron

Il s’était avancé à dire aux Grecs, une promesse : celle de faire creuser un canal dans l’isthme de Corinthe, il tenait à rentrer sur Rome qu’une fois terminées les études préliminaires sur le canal. Il se rendit compte en allant sur place, de l’énormité du projet, ordonnant aux prétoriens, simples soldats, aux tribuns de se mettre à l’ouvrage sans tarder, il tint à donner lui-même les premiers coups de pioche, tel un homme moderne parlementaire en campagne électorale.

Après cela, il partit s’embarquant pour Rome, plein d’espoir, car il avait consulté l’oracle de Delphes, et l’oracle lui avait répondu de se méfier de sa soixante-treizième année ; comme le Prince venait d’avoir 30, et croyait aux prédilections, il se voyait assuré de vivre encore longtemps et en conséquence, il promit de revenir à Corinthe lorsque le canal serait terminé. Il ignorait alors que c’était là une promesse tout à fait inconsidérée : il ne lui restera plus que quelques mois à vivre !

Il fut reçu comme la tradition : un char traîné par quatre chevaux blancs comme l’était la règle pour le vainqueur des jeux olympiques, ce qui était son cas puisqu’il avait remporté des prix de chant et de poésie. Partout sur son passage, on immolait des victimes et l’on parfumait l’air avec de la poudre de safran, toutes les statues sont couronnées et munies d’une lyre, on distribuait des médailles sur laquelle était représenté un joueur de flûte ou de cithare. Le peuple acclamait le Prince vainqueur, qui n’avait brûlé aucune ville, exterminé aucune armée ennemie, pas un soldat meurtri, pas de veuves, ni orphelin, lors de ses victoires lyriques.
Néron : un Pacifiste
Néron plutôt préoccupé à offrir des jeux, des spectacles, des concerts à son peuple qu’il ne pressurait pas d’impôts, car il finançait les réjouissances avec sa fortune personnelle et au contraire de ses prédécesseurs, il n’avait entrepris aucune expédition militaire de son chef : les seules guerres connues depuis quatorze ans fut des guerres défensives, l’une en Bretagne, l’autre en Mésopotamie.









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