Baptême de Clovis 25 Décembre 498

Clovis se rend en grande pompe jusqu’au baptistère ou l’archevêque de Reims Rémi l’attend. Ce baptême est la conséquence d’un vœu que Clovis a fait pendant la bataille.

Durand le cortège qui mène à la cathédrale, 3.000 guerriers suivent et ferment le cortège, s’efforçant de paraître recueillis. Les deux sœurs de Clovis se feront aussi baptiser. Clovis entre dans la piscine et Rémi prononce cette célèbre phrase «courbe ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré».

Au centre : Peinture de Maître saint gilles _ Origine Inconnue _ le Baptême de Clovis _ 1500

 Alors vient la confirmation, l’évêque fait oindre le front, il chante quelques psaumes le clerc qui porte le chrême est arrêté par le peuple de sorte qu’il ne peut parvenir à la  fontaine baptismale. A cette fontaine béni par la volonté divine, il manque le saint chrême. Le peuple empêche d’entrer ou de sortir de l’église ; Rémi l’archevêque lève les mains et les yeux aux ciel, il se met à prier en répandant des larmes et voici que se   présente un événement prodigieux. Cette conversion (due à l’amour de sa femme) devait avoir des conséquences politiques extrêmement importantes à une époque où les autres rois barbares étaient arien (disciple d’Arius qui niait la nature divine du Christ). On peut dire aussi que c’est à cause du beau sourire de Clotilde que le royaume franc eut pour la première fois put réaliser son unité qui allait décider de l’avenir de la France.

Rémi un évêque exceptionnel

 Le baptême de Clovis intervient à un moment difficile de l’histoire de la Gaule. Après le chute de l’empire Romain d’Occident, la Gaule est pour ne bonne part divisé en vastes royaumes autonomes, tandis que dans le Nord règne la confusion : plusieurs chefs se battent pour prendre le pouvoir et constituer dans la région un royaume indépendant. L’un d’eux est bien sur Clovis.

Dés l’avènement de Clovis ; Rémi entretient des relations suivies avec le souverain, même si celui-ci est encore païen. La conversion de celui-ci sera le fruit d’une lente maturation qui commence quand il épouse Clotilde (fille du roi Burgonde). Celle-ci chrétienne  obtient à faire baptiser ses enfants par ce païen de Clovis. Mais la vrai conversion de Clovis, se fera quand en difficulté à Tolbiac il se met à prier le ‘Dieu de Clotilde’ pour qu’il lui vienne en aide ; tout comme Constantin l’avait fait lors de la bataille du pont de Milvius.

C’est alors que Clovis rencontra Rémi en secret et l’instruit progressivement dans la foi chrétienne, tandis que son peuple résiste à «abandonner ses dieux».

Clovis et la légende de la sainte ampoule

Soudain, un colombe blanche portant au bout de son bec une petite ampoule   pleine de saint chrême dégageant une odeur suave, une odeur bien supérieur à celle de l’encens et des cierges frappa tous les assistants. Le pontife prend alors l’ampoule, la colombe disparut. Rémi procédé aussitôt à l’onction de Clovis devant une foule divinement ébahie.

Une ampoule qui traverse les siècles

Après la cérémonie, Rémi place l’ampoule dans un réceptacle d’orfèvrerie en forme de colombe en cristal ou en verre opaque, le bouchon fait en 

taffetas (toile légère de soie ou de fibre) de couleur rouge d’une grosseur d’une petite figue.

Après l’onction du futur Charles VI, on affirme que le saint chrême se reforme toute seule après chaque onction.

Cette ampoule est utilisé pour tous les sacres des rois de France jusqu’au 7 Octobre 1793 ou sous la révolution, un nommé Ruhl, la brisa à coup de marteau la petite fiole de 4,2 centimètres de haut sur les  marches de la statue de Louis XV.

L’abbé Seraine, le curé de Saint Rémi de l’époque prélève une quantité suffisante de baume desséché, recueille les débris et mêle le baume à d’autre huiles bénites, qui est  enfermé dans un nouveau reliquaire, et cela  fait encore partie du trésor de la cathédrale de Reims.

Utilisé lors du sacre de Charles X en 1825, et presque un siècle plus tard en 1906 lorsque l’archevêque de Reims est expulsé du palais de Tau après la loi de la séparation de l’église et de l’Etat, l’ampoule est transféré dans un flacon scellé (par crainte de profanation et de perte).

Désormais conservé à l’archevêché de Reims, il ne sera ouvert qu’une seule fois en 1937, lors de la consécration de l’autel majeur à l’issue de la restauration  de la cathédrale fortement  endommagée pendant la Première guerre mondiale.

 La Sainte Ampoule, un symbole fort

Ou quelle provenance

  Sa légende est élaborée probablement plusieurs siècles après le baptême de Clovis et mentionnée dans la liturgie (ensemble de culte public, rites, prières, chants, rendu à Dieu par l’église) Rémoise est évoquée par écrit par l’archevêque de Reims Hincmar, à l’occasion du couronnement de Charles le Chauve à Metz, le 9 Septembre 869.

Il est probable aussi que cette image de la colombe au dessus de la tête de Clovis se soit forgée par ‘contamination’ avec celle du baptême de Christ  «Jésus aussitôt remonta de l’Esprit de Dieu descendre, comme une colombe et venir sur lui».

Si miraculeuse fût-elle, l’ampoule était bien conservée à côté des reliques de Saint-Rémi, dans l’abbatiale du même nom. Contemporaine de Clovis, elle daterait non de son baptême, mais de 533, date des funérailles de Saint-Rémi. Comme cela était dans l’aristocratie Gallo-Romaine, on avait l’habitude de placer dans la sépultures, des récipients contenant des aromates gras nécessaires à l’ensevelissement. Or, quand le Ier Octobre 852 sous l’épiscopat d’Hincmar, on transféra les reliques de Rémi, et l’on retrouva parmi ses ossements la fiole de verre, il n’y a guère d’efforts d’imagination à faire, pour que la fiole fût considérée comme le flacon qui avait servi lors du baptême de Clovis.

Puis l’on assimila ensuite, ce baptême à un sacre, les successeurs de Clovis et de Rémi garantissant à leur tour, et dans cette continuité un gouvernement juste voulu par Dieu et consacré par lui, par l’intermédiaire du précieux liquide de la Sainte Ampoule.

 Extérieur et intérieur de la basilique Saint Rémi de Reims. La fiole contenant l’ampoule et son reliquaire