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9 mars 2016

Le meurtre d’Agrippine La Jeune 59


Néron évitait de se retrouvé seul avec Agrippine sa mère. Poppée elle, ne  manquait pas une occasion de ranimer dans le cœur de Néron la défiance qu’il nourrissait vis à vis de sa mère, elle prétendait qu’Agrippine la haïssait parce qu’elle redoutait qu’une fois Poppée devenue épouse qu’elle ne lui dévoilât ses instincts de domination. Ainsi peu à peu l’idée du matricide germa en lui, comme le rapporte Tacite et Suétone.

 Une bonne façon de préméditer
 Tout d’abord, il pensa au poison comme d’usage à l’époque, mais on ne pouvait pas parler de hasard, car Britannicus eu cette fin ainsi que son père Claude Ier. D’autre part, il semblait difficile soudoyer les serviteurs de cette femme qui ayant  l’habitude du crime, était toujours sur ses gardes et qui prenait d’avance des antidotes. Quand aux poignards, personne n’avait la moindre idée de la manière de les  dissimuler.

Le commandant de la flotte prétorienne proposa de munir l’un de ses navires d’un mécanisme qui pourrait provoquer, en pleine mer, la dislocation d’une partie de la    coque, au niveau de la cabine qui serai destinée ; ce qui la précipiterait dans les flots sans quelle s’y attende. Rien n’était plus fréquent que les accidents en mer.
Si Agrippine périssait en cours d’un naufrage, il ne viendrait à l’idée de personne d’attribuer à un crime un événement dont serait responsable, les vents et les vagues.

Le complot
Ou tacite raconte

 Néron convainc sa mère, de venir l’y rejoindre, il fait courir le bruit, pour la flatter, qu’il se concilie avec elle. Ce qui apaise Agrippine.

Sur une ‘chaloupe (truquée selon les indications d’Anicetus, commandant de la flotte) qui ramenait Agrippine, deux de ses familiers l’accompagnaient, tandis que brusquement à un signal, le toit de la cabine s’écroule sous un lourd poids de plomb.

Un des familiers d’Agrippine meurt écrasé sur le champ tandis qu’Agrippine et l’autre des ses familiers durent la vie à des montants du lit qui étaient plus hauts et se trouvaient suffisamment solide pour ne pas céder sous la charge. Cependant la dislocation de la chaloupe qu’avait prévue Anicetus ne se produisit pas, sauf un désordre général parce que la plupart des marins qui ignoraient tout, gênaient les rameurs qui étaient au courant du piège tendu à la mère de Néron et qui tentent de faire chavirer le navire en se portant sur son même bord. Ils ne s’entendirent pas assez vite pour effectuer cette manœuvre et ils rendirent le naufrage ‘moins brutal’.

La familières crie que c’est à Agrippine que l’on doit venir en aide en premier lieu, mais elle est assommée à coups de gaffes (crochet pour bateau), et de rames. Agrippine passe de ce fait inaperçue, elle s’éloigne à la nage, croise une barque de pêcheur qui la recueille, la ramène au rivage d’où elle rejoindra sa villa en litière.
‘Chemin faisant’, Agrippine réfléchit et elle comprend tout. La rapidité avec laquelle sa fidèle fut assommée, il n’y avait pas de vent, ni houle, ni écueils et ce semi-naufrage ne pouvait pas être un simple accident !
Le meilleur moyen de faire face à son fils au piège qu’il lui avait tendu, était de feindre ne pas l’avoir compris alors elle envoie un de ses serviteur l’informé de la bonne grâce des Dieux qu’elle avait échappé à un grave accident.
 Sauver les apparences
Ou le scénario de la légitime défense


Bien sûr le regard de Néron se tourne sur Anicetus dans la salle du conseil et la commandant affirme lui-même «j’irai jusqu’au bout de ce que j’ai  promis !».
 Ainsi Néron soulagé décide du meurtre de sa mère. La mise en scène d’une mort  accidentelle avait échoué et par hasard s’introduit dans la salle du conseil ‘Argemus’; un affranchi d’Agrippine qui venait faire son rapport sur l’attentat de la chaloupe  truquée et l’homme s’acquittant de son message ; Anicetus lance rapidement et  discrètement, une épée entre les pieds d’Argemus, il  bondit sur lui, il se saisit de l’arme qu’il vient de jeter, il appelle les gardes comme s’il venait de prendre Argemus en flagrant délit de tentative d’assassinat sur Néron. Il le font jeter en prison, enchaîné et dans la nuit même ils le tuerons .

Tout ceci à pouvoir de faire prétendre plus tard, sans qu’il puisse se défendre,  qu’Agrippine l’avait envoyé pour égorger Néron. Il ne resta plus qu’à l’arrestation d’Agrippine.

 Conséquence et fin proche d’Agrippine
Ou la célèbre réplique

La villa d’Agrippine est entourée d’un cordon de garde qui enfonce la porte, arrête les esclaves ils arrivent sur le seuil de la chambre. Dans la chambre une seule personne ; une servante. Agrippine ne croyait pas que son fils allait s’éconduire à un matricide. Les assassins entourent le lit et l’un d’eux frappe d’un coup de cep de vigne à la tête et comme le centurion sortait son épée pour lui porter le coup fatal ; Agrippine lui monte un sein en lui disant «frappe ce flanc qui à porté Néron» (réplique que rapporte Dion Cassius) ou «frappe au ventre» (réplique de celle de Tacite). Puis Agrippine expirait.

gauche, toile de  Pietro Negri _ L’Assassinat d’Agrippine _ 1675/1679
Au centre, toile d’Appert Eugène _ Français _  assassinat d’Agrippine _ 1824

Son corps fut incinéré la nuit même et aussi longtemps que Néron fut au pouvoir, on n’élèvera ni tertre (petite élévation de terre, à sommet plat et isolée) ni clôture.


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