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28 février 2016

Les dernières paroles de Pompée - 48 Ou Conséquence et fin proche de Pompée - 48


"Même s’il est libre en franchissant son seuil, celui qui entre chez un tyran, devient esclave"

 
16 Aout

Achillas prit avec lui deux centurions, l’un nommé Septime, qui avait servi sous les ordres de Pompée et l’autre se nommait Salvius.

Pour approcher le navire de Pompée, ancré en rade, le petit groupe monta sur une barque de pêche. Les proches de Pompée étaient montés sur son navire pour assister à la remise de la réponse de Ptolémée.


Quand ils virent arriver cet équipage qui n’avait rien de royal, ni de somptueux et ne répondait en aucune manière aux espérances qu’ils avaient reçues, les partisans de Pompée conclurent des doutes à l’issue de l’affaire et conseillèrent Pompée de changer de cap et à prendre le large avant d’être à portée des traits des Égyptiens.
  
Cependant, la barque approchait et le premier qui est Septime se leva et salua Pompée. Puis Achillas le salua à son tour et lui demanda de descendre de la barque : «il y a près du rivage de la vase et des bancs de sables et une  galère ne peut y naviguer».

Pourtant Pompée pouvait voir que sur la côte, couverte de soldats, des galères égyptiennes qui embarquaient des hommes en armes, au point que s’ils décidaient à ce moment de changer d’avis, ils n’avaient plus le temps de prendre la fuite. Bien au contraire, tout mouvement de méfiance ne servirait qu’à donner une excuse à un meurtrier.

Pompée conscient du danger fit ses adieux à son épouse. Pompée donna ordre à deux centurions de descendre avant lui dans la barque égyptienne. Achillas lui tendait le bras pour l’aider à embarquer quand Pompée se tournant vers sa  femme et son fils, et   il leur cita les vers de Sophocle. Ce fut les dernières paroles de Pompée à sa famille.

Dans la barque, personne ne parlait et Pompée dit à Septime «il me semble que je connais ton visage ; n’as-tu pas combattu sous mes ordres ?»
Septime se contenta de hocher la tête en guise d’acquiescement. Aucune attention délicate ne lui est faite. Pompée ne sachant pas à qui adresser la parole se met à lire les feuillets d’un discours qu’il avait écrit en Grec pour s’adresser à Ptolémée.

L’entourage de Pompée resté sur le navire suivait l’avancement de la barque de Pompée dans l’anxiété. Son épouse conçut quelques espoirs quand la barque s’approcha de la terre. Puis quelques personnes s’approchèrent pour l’accueillir et lui faire honneur. 
Pompée pour se lever plus commodément tendait la main à un de ses fidèles serviteurs, quand Septime s’approcha par derrière, lui passa le premier son épée à travers le corps. Pompée de ses deux mains se voila la face d’un pan de sa robe et il reçut les coups qu’ils lui portèrent, les accusant seulement d’un soupir.

Pompée avait l’âge de 59 ans. Sur le navire  de Pompée en rade, des cris furent entendus jusqu’à la côte. Le navire prit la fuite.

 César entre à Alexandrie
ou Plutarque ajoute

César est à la tête d’une importante flotte. Quand l’approche de César fut signalée, le roi Ptolémée chargea Théodote d’aller porter à son bord la tête de Pompée à César. Quand il lui présenta, Jules César détourna instinctivement les yeux et quand on lui remit l’anneau de Pompée, qui était aussi son sceau, César versa des larmes.
 César engagea à son service tous les amis et les familiers de Pompée qu’ils aient pris la fuite ou faits prisonniers. Il fera durement tuer l’assassin de Pompée. César écrivait à ses amis à Rome : «le plus grand et agréable fruit de ma victoire est de pouvoir chaque jour, sauver quelques-uns de mes concitoyens qui avaient pris les armes contre moi».

Jules César découvre la capitale 

César ne s’était pas trompé sur une victoire complète de son assaut contre Ptolémée XIII,  il décida d’entrer dans la capitale : Alexandrie.
 Comme il en avait eu l’intuition ; ses ennemis ne pensaient même plus à résister.
César annonça lui-même qu’ils n’avaient rien à craindre de lui et qu’il était là pour les protéger. Mais il voulait aussi récupérer l’argent que Aulète devait à Rome.

Il se rendit ensuite à son quartier général en traversant les ouvrages de défenses que quelques heures plus tôt, ses ennemis occupaient  encore. Enfin la prise de ce nouveau quartier général marquait la fin d’une campagne de cinq mois. César venait de rentrer au palais royal précédé de douze licteurs (escorte officielle). Les licteurs portaient les faisceaux (sortes de fagots de bâtons qui permettent de donner la bastonnade ; et qui pouvait être des bastonnades à mort). Le palais est vide, car le jeune Ptolémée est à Péluse. César est alors un invité et les courtisans n’apprécient pas son comportement.

César visite alors la capitale malgré l’hostilité Égyptienne ; on y parle beaucoup de langues, les rues sont animées, le commerce intense, il se rend compte par lui-même que le pays est un énorme producteur de blé, lequel pourrait contribuer à résoudre une grande partie des problèmes alimentaires de Rome.
Il visite la bibliothèque, va au musée où l’on parle de philosophie, visite les temples. Mais l’hostilité est de plus en plus palpable, César fait doubler sa garde personnelle.

 
Pendant ce temps ; Plutarque devient un important personnage romain.

Diodore de Sicile écrit : Alexandrie est traversée en son centre par une avenue d’une longueur et d’une largeur étonnante ; d’une porte à l’autre de la ville elle est longue de 40 stades (soit 7 kilomètres) et large d’une plèthre (soit 140  mètres).


Reconstitution des écrits de Diodore de Sicile d’une avenue d’Alexandrie


                                      Un complot de haut rang

Le jeune Ptolémée XIII Philopator âgé seulement de 13 ans, pour régner seule, avait réussit à chassé sa sœur aînée : Cléopâtre VII qui elle entrait dans sa vingtième année. César arrive enfin avec le conseiller (de Ptolémée) Pothinos et l’entrevue sera houleuse.

César s’étonne : Pourquoi Cléopâtre est-elle absente, il veut la voir. Pothinos le conseiller est cauteleux, hésitant, autoritaire. César lui interdit de quitter la capitale.
Les ministres du monarque, notamment l’eunuque Pothinos, le véritable maître à la cour, suscitaient à César des difficultés. En outre ils avaient écarté du trône la princesse Cléopâtre.

Pothinos répandait mille rumeurs susceptibles de faire dresser toute la population contre César et Rome. Le ministre Pothinos faisait distribuer à ses propres troupes du blé avarié «il faut vous en contenter» disait-il «le bon blé est réservé à César et à ses soldats». Pothinos fit servir à table les  repas dans de la vaisselle de terre cuite ou en bois en affirmant que Jules César s’était emparé de la vaisselle d’or et celle d’argent. Il disait que César les gardait en gage des dettes Égyptiennes.

Pothinos recommandait à César de mettre bon ordre aux affaires Égyptiennes les plus urgentes et il lui donnait toutes assurances qu’une fois l’ordre rétabli, la dette lui serait réglée ; César lui répondit «pour mes affaires, je me passe des conseils d’un Égyptien».




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