Reims la cathédrale du sacre

Le baptême de Clovis à Reims au Vème siècle, la légende de la Sainte ampoule, élaborée quelques siècles plus tard, furent déterminants dans l’histoire du sacre des rois en France, une fois celui-ci institué. Car il fallut plusieurs siècles pour que Reims et sa cathédrale s’imposent définitivement comme le lieu du sacre. C’est chose faite à partir du début du XIème siècle ; mais pas avant.

 La dimension spirituelle du sacre

 Contrairement à certains rois de l’Antiquité, tels ceux du Proche-Orient ou notamment d’Égypte, où les souverains étaient des «dieux sur terre», les rois de France ne sont pas sacrés par nature. Ils le deviennent parce qu’ils son ‘consacrés’ lors du rituel du sacre, quand au moment de l’onction, l’évêque les fait passer à une dignité supérieure : «Ungo te in regem» (par cette onction, je te fais roi).

 Dimension politique du sacre

Cette cérémonie du sacre et du couronnement est également un rite politique, car elle interdit de porter atteinte au pouvoir royal et fonde la légitimité de la succession royale et du pouvoir : «Celui qui porte la main sur oint du Seigneur s’en prend au Christ lui-même, Seigneur de tous les oints, et périt sous les coups du glaive spirituel» à écrit Hincmar quand Louis le Germanique tentera plus tard d’usurper le pouvoir de son frère Charles II le Chauve.

Vitrail représentant l’archevêque de Reims Hincmar